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lundi 23 juin 2014

Entre frère et sœur, on partage tout hein ?

Serais-je un peu trop fatiguée ... ?
(et oui, j'ai des moutons sur mon pyj' et des peluches diddl accrochées à mon lit si je veux ! Avoue, tu veux les mêmes !)

Et sinon je passe mon oral de Français jeudiiii ! Kidnappez-moi juste avant, je vous en supplie ! 

jeudi 12 juin 2014

Théâtre

Pour notre représentation de théâtre de fin d'année, avec une amie, nous avons fait l'affiche de notre spectacle.

"Garota de Ipanema
La fille d'Ipanema"

Des sirènes ....

Petite collaboration avec une amie. Nous avions choisit un thème, ici "Une sirène dans sa chambre", et chacune devait dessiner sa sirène comme elle la voyait, dans son coin.

Mon dessin.

Le sien (avec ma participation à la colo).

Birthday d'une louve rousse

mercredi 30 avril 2014

"Titre en accord avec son contenu"



L'extincteur, notre nouvel ami !



Un essai de "réalisme" .. puis faut pas déconner, alors des délires sur les filtres .. x3


samedi 15 février 2014

The back ...


(Et puis, si tu te reconnais pas, que je t'ai pas fait la bonne coupe, bah, t'avais qu'a pas aller chez le coiffeur pendant que je faisais cette note, et tant me presser >.< x3 )

lundi 10 février 2014

Tout le monde veut devenir un cat ... ! ♪


Ouais, je bats du pied comme un lapin, si je veux .... !

♪♫ Happy birthday to youuuu, tous autant que vous êtes ♪♫
Une punaise de merveilleuse fête ! :'3
J'vous aime fort, mais maintenant, j'veux plus retourner au lycée ... D:

vendredi 17 janvier 2014

TPE


La joie des TPE ... C'est sur que quand on travaille sur les différentes cuissons et qu'on doit goûter chaque steaks hachés, bouillis ou à la vapeur, ça vous reste au fond de la gorge ... ! x)
Petite anecdote : alors qu'on terminait de cuire tous nos steaks hachés, on s'est rendus compte qu'on avait oublié de sortir celui qui était au four ! Et j'ai lancé une petite blague .... "Hahaha, il c'était caché !" (steack haché) .... Oui oui, je sais, c'était nul ...

mercredi 17 juillet 2013

dimanche 14 avril 2013

'Tention les oreilles !



Bon ok, je vous rassure, c'était la répet', AVANT le concert ... Mais ça n'a pas exclus de mauvaises notes quand même .. D:

samedi 2 mars 2013

Diplôme

Voila le diplôme que j'ai fait pour l'occasion de l'anniversaire de ma meilleure amie ! :D J'y ai passé plus de 10 h ! oO
J'espère qu'il vous plaira ! :)


PS : Lundi c'est la rentrée !! D:

jeudi 31 janvier 2013

Toi, Ô mon Amie

Voilà un dessin que j'ai fait nous représentant, ma meilleure amie et moi. C'est aussi un post, pour me prouver, surtout à moi même, que finalement, je n'abandonne pas trop trop ce blog ... ><

samedi 5 janvier 2013

Joyeux Noël !


Foie gras, saumon, paillettes, sapin, cadeaux ... ! Eh oui, c'est Noël !
Et comme vous avez dû le voir, cette année, où plutôt cette période hivernale a été spéciale.
Le 21 décembre, vous vous rappelez ? Tout ces mystères, apocalypse et apparitions d'OVNI !
Alors pour marquer le coup, je vous ai fait un petit dessin représentant Noël mais d'une manière assez ... originale !
Vous reconaitrez, j'espère, au loin la fameuse montagne de Bugarach ...

Une petite pin-up et ... un invité !




Ah oui, j'oubliais, je vous souhaite de passer un Joyeux Noël !! :D

[Spirit Power ...] Chapitre 1

Alors voilà la Chapitre 1 ! Ça fait longtemps que je l'ai écrit, mais ce n'est que maintenant que je le poste ... ><

Bonne lecture ! :D

Chapitre 1 : Adieu Sweet Amoris

_ Mais puisque je vous dis que j'ai besoin de cette manivelle, maintenant !

... "Le grenier de la dernière chance " ... Petite boutique qui regorge d'innombrables choses disparues depuis longtemps de la circulation.

Une jeune fille de 17 ans était accoudée au comptoir et s'impatientait. Elle tapait du pied nerveusement, ruminait et lançait des regards accusateurs vers la personne en face d'elle. Le vendeur, un vieil homme d'une soixantaine d'années, aux cheveux grisonnants et à petite taille, ne semblait pas comprendre la motivation de sa cliente. Il lui expliqua encore une fois que la pièce qu'elle demandait était introuvable. La jeune fille leva les mains au ciel, et pendant qu'elle s'indignait, son regard se posait sur tout ce que dont regorgeait la pièce.

Des étagères poussiéreuses, contenant divers objets qui, aujourd'hui, ne sont plus en vente. Des murs tapissés d'innombrables horloges et pendules, toutes plus vieilles les unes que les autres. A chacun des coins de la pièce, plusieurs tables où trônaient encore diverses choses inconnues de la plupart des citoyens, ou du moins, oubliées. Plusieurs cartons posés à même le sol, débordant de toutes sortes d'objets. Une brouette par-ci, une poupée par là. Un rasoir soit disant gaulois, une pièce polie par le temps avec différents motifs mystérieux. Derrière le propriétaire, on pouvait distinguer l'arrière boutique, où se trouvaient encore des tonnes de ces objets hétéroclites.
Une vraie caverne d'Ali-Baba !

_ Ne me dites pas que vous n'avez pas ce que je vous demande ?! Des personnes du monde entier viennent dans votre boutique pour trouver l'objet rare, et vous, vous me dites que ce que moi, je veux, n'est pas en votre possession ?!

_ Non, c'est simplement que je ne retrouve pas la manivelle que vous me demandez, expliqua patiemment le vieil homme.

_ Ah ! Mais c'est normal dans un fatras pareil !, s'égosilla théâtralement la jeune fille.

Tout les deux se turent quand la petite clochette suspendue au dessus de la porte d'entrée brisa le silence. Un homme imposant par sa taille, entra dans la boutique. Il avait un visage carré, de petits yeux enfoncés au fond de leurs orbites et ses lèvres étaient fines et pincées. Plusieurs cicatrices lui barraient le visage et il laissait derrière lui un fort parfum, mélange de savon et d'aftershave.
Il chercha du regard quelque chose pendant un instant, puis s'approcha du propriétaire. Quand il s'adressa à celui-ci, la jeune fille constata, perplexe, que son expression bourrue ne lui correspondait pas du tout.

_ Bonjour, fit-il de sa toute petite voix angélique. Je recherche ... Hum ... une poussette pour petite fille, ainsi qu'une poupée. Mais, datant de l'ère romaine.

_ Je vais voir ce que j'ai, répondit le vieillard apparemment habitué à de tels clients. Je reviens tout de suite

Il descendit de son estrade qui lui permettait de se hisser à la hauteur de ses clients, et disparu d'un petit pas vif dans son arrière boutique. Pendant ce temps, la jeune fille dévisageait l'homme, dubitative. Il semblait gêné d'être pareillement scruté et détournait sans cesse le regard. Il fut soulagé quand il vit le vieil homme revenir les bras chargés. On ne pouvait qu'entre-apercevoir le haut de son crâne, alors il monta les deux marches de son escabeau. Il déposa sa trouvaille sur le comptoir et l'homme emporta tout, paya en quatrième vitesse et repartit un grand sourire bêta aux lèvres. La jeune fille, toujours aussi perplexe, le regarda à travers la vitrine et le vit déposer un baiser sur la joue de celle qu'elle supposait être sa petite fille, tout en lui offrant les cadeaux fraîchement achetés.
Quand elle revint sur terre, l'antiquaire la regardait un sourire en coin et attendait. Elle le regarda quelques instants dans les yeux et poussa un petit soupir. Puis elle tourna les talons. Ses pas résonnaient sur le sol, dont certains carreaux manquaient. Elle ouvrit la porte et alors qu'elle s'apprêtait à la refermer derrière elle, le vieil homme l'interpella une dernière fois.

_Repassez demain, je l'aurai retrouvé cette fameuse pièce, Mademoiselle !

Elle ferma la porte avec fermeté, sans pour autant la faire claquer, et ses longs cheveux argentés voltigèrent au grès du courant d'air provoqué par la porte vitrée.

Elle décida de rentrer mais avant, elle fit un tour dans un petit parc pour oublier ses ennuis. Elle préférait nettement le chant des oiseaux dans la chaleur du soleil qui lui caressait les épaules, que la poussière et le bric-à-brac de ce "Grenier de la dernière chance" !
Elle longea le bassin aux poissons, s'amusant parfois à lancer de petits cailloux dans l'eau. Puis elle s'assit nonchalamment sur un petit banc en fer forgé. Elle bascula la tête en arrière, replia une jambe sous ses fesses et s'accouda au banc. Cette histoire de pièce introuvable l'ennuyait vraiment. Elle se rappela alors comment elle avait trouvé cet endroit.

Elle et son père recherchaient depuis longtemps cette clef/manivelle dans les brocantes du monde entier. Son père lui avait appris qu'il y a très longtemps, une mystérieuse machine avait été retrouvée dans un champ de bruyères et avait été endommagée. Elle ne datait pas de leur époque, tout était beaucoup trop moderne et sophistiquée ! Plusieurs pièces avaient été éparpillées aux quatre coins du monde. Et c'étaient leurs ancêtres, qui avaient récupéré la machine ! Depuis des décennies, cette famille n'avait eu de cesse de chercher toutes les pièces manquantes !

Alors, quand on leur avait annoncé qu'une certaine boutique du nom du "Grenier de la dernière chance" pouvait certainement résoudre leur problème, Nolwenn fut toute excitée et pleine d'espoir ! Le lendemain, elle avait sauté dans sa voiture, avait jeté sa valise à l'arrière et avait filé droit dans la ville où se trouvait la fameuse boutique. Elle était prête à dépenser son argent dans des litres d'essence et éventuellement dans des chambres d'hôtels, pour trouver la pièce manquante !
Alors, qu'elle ne fut pas sa déception quand l'antiquaire lui avait annoncé qu'il avait ce qu'elle cherchait, mais qu'il ne le trouvait plus !

L'arrivée d'un jeune homme qui s'assit à côté d'elle la tira soudainement de ses réflexions. Il était jeune, encore sûrement étudiant et la fixait attentivement. Elle lui fit comprendre du regard qu'elle n'était ni intimidée, ni flattée qu'il l'aborde. Elle ne dit rien, ne fit rien, elle attendait juste. Le garçon, quelque peu déstabilisé par cette réaction, n'osa engager la conversation qu'après quelques instants.

_ La place est libre au moins ?, demanda-t-il gentiment.

Elle fut tentée de lui répondre "non". Mais elle se contenta de ne pas répondre.

_ Tu n'est pas d'ici, je me trompe ... ?

_ Non, d'Amoris City.

Elle regretta aussitôt. Elle en avait un peu trop dit. Lui parut satisfait de cette réponse. Il n'hésita pas alors, à pousser un peu plus loin la conversation.

_ Alors viens, je vais te faire visiter la ville !

Elle haussa les sourcils. Il n'avait pas prononcé cette phrase avec un air hautin mais plutôt par politesse. Il avait l'air gentil en fait. Il ne la draguait pas ouvertement, ou alors il flirtait juste. Mais elle n'avait pas envie de lui parler, elle restait préoccupée.

_ Commence à compter et à cent, ... ouvre les yeux !, lui lança-t-elle en partant.

♣ ♣ ♣ ♣ ♣ ♣ ♣ ♣

Arrivée à l'hôtel, elle demanda une chambre. On lui donna la 75. Elle monta l'escalier et se jeta sur son lit. Elle pensa à son père. Il attendait cette pièce "perdue" avec beaucoup d'impatience. Et elle aussi ! Il ne leur manquait que ça. Elle se décida alors à l'appeler.

_ Allô ?

_Nolwenn ?

_Oui, c'est moi Papa. Comment ça va ?

_ Très bien, très bien. Dis moi plutôt où tu en es !

On sentait dans sa voix une pointe d'excitation.

_ Eh bien, il a apparemment notre fameuse clef/manivelle ...

_ Ah !

_ ... Sauf qu'il ne la retrouve pas ...

_ Quoi ?! Oh non ... Ce n'est pas vrai ...

_Mais ne t'inquiète pas, j'y retourne demain. Il m'a promis qu'il la chercherait !

_ Je te fais confiance ma guerrière.

Elle sourit. Ils continuèrent à parler, puis il lui passa sa mère et son grand frère, Drew. Après qu'elle ait raccroché, elle alla se laver les dents, se déshabilla et se glissa sous la couette. Elle avait dit à son père que le brocanteur lui avait promis qu'il retrouverait leur pièce manquante mais elle en doutait !
Elle s'endormit, perplexe, quelques instants plus tard.

♠ ♠ ♠ ♠ ♠ ♠ ♠ ♠ ♠ ♠

Le lendemain, Nolwenn se réveilla sans aucune certitude de ce qu'elle allait trouver au "Grenier de la dernière chance". Elle s'habilla en vitesse, descendit et sortit de l'hôtel. Elle se rendit directement au parking, démarra son mini van et se dirigea vers la boutique. Elle entra d'un pas décidé et attendit le vendeur. Mais celui-ci avait apparemment décidé de se faire désirer. Alors, elle haussa la voix et demanda si il y avait quelqu'un.

_ J'arrive, j'arrive !, répondit une voix au fin fond de la boutique.

La demoiselle tapota nerveusement de ses doigts le comptoir et fit la moue. Elle baissa les yeux au sol, tentant en vain de trouver quelque chose pour masquer son incroyable impatience. Lorsqu'elle releva la tête, le vieil homme était planté devant elle, derrière son comptoir. Il lui souriait, ce qui ne faisait qu'accentuer ses rides. Des gouttes de sueurs perlaient le long de son large front. Il portait les mêmes vêtements que la veille, ses traits étaient tirés et il arborait de belles cernes sous les yeux. Il semblait avoir cherché toute la nuit sans relâche. Mais à la vue de Nolwenn, il ne put s'empêcher de sourire.

_ Je vous attendais, dit-il tout simplement.

Nolwenn haussa un sourcil, septique. Qu'avait donc bien pu faire ce vieil homme ? C'est ce que se demanda la jeune fille. Puis, animé par on ne sait quelle flamme, il descendit de son escabeau, le transporta jusqu'à une étagère située à quelques mètres de lui et se hissa à sa hauteur. Il attrapa, toujours sous l'œil interrogateur de Nolwenn, une petite boite dorée et la ramena sur le comptoir.

La jeune fille examina l'objet avec la plus grande attention. Elle était de forme cubique et des inscriptions ainsi que des motifs étaient gravés dessus. Elle brillait de milles feux. Ce qui justement l'intrigua. Pourquoi, alors que tout ici n'était que poussière, brillait-elle d'un tel éclat ? L'avait-on astiqué récemment ? Si oui, pourquoi ? Le large sourire qui s'imposait sur le visage de l'antiquaire lui apporta toutes les réponses. C'était lui qui avait passé toute sa nuit à rechercher cette petite boite. C'était lui qui l'avait nettoyé soigneusement pendant des heures. Et si il avait fait tout ça, c'était parce que ...

Nolwenn caressa la boite de bout des doigts et un léger picotement la parcourut. Alors, doucement, elle souleva le couvercle. Son cœur battit un peu plus vite et un immense sourire se dessina sur ses lèvres. Une sorte de petite manivelle était déposée sur un coussin en velours rouge. Tel un bijou dans son écrin. Elle prit l'objet doré avec la plus grande délicatesse et l'examina sous toutes les coutures. Les mêmes inscriptions que sur la boite étaient gravées sur la manivelle. Des spirales, des arabesques.

Lorsque elle leva les yeux sur le vieillard, son expression avait changé. Elle ne se montrait plus impatiente, désagréable ou encore impolie. Non, elle était maintenant excitée, enjouée et surtout, très reconnaissante. A la vue de la jeune fille presque euphorique, le vieil homme laissa échapper un soupir. Il était soulagé. Et contre toute attente, Nolwenn se jeta à son cou, manquant de le faire tomber de son estrade ! Elle était affalée sur le comptoir et s'accrochait fortement à l'homme qui avait l'âge d'être son grand père.

_ Oh, merci ! Merci infiniment !, dit-elle en resserrant son étreinte.

Elle le serrait tellement fort que le vieil homme commençait à manquer d'air. Il poussa un petit gémissement, faisant comprendre à Nolwenn d'arrêter. Lorsqu'elle le laissa finalement reprendre son souffle, elle l'assaillit de remerciements.

_ Merci, merci, merci ! Je ... Je vous dois une fière chandelle ! Sincèrement, je ne croyais pas que vous réussiriez à la retrouver cette manivelle mais maintenant ! ... Je ... Je ne sais pas quoi dire !, balbutia-t-elle dans tous ses états.

_ Alors ne dites rien ..., lui répondit-il, un sourire aux lèvres.

Non, vraiment ! Je serais même prête à vous aider à mettre de l'ordre dans votre boutique !, lança t-elle en montrant du bras tout le fouillis entassé depuis des années.

Aussitôt, elle se ravisa. Qu'est-ce-qu'il lui avait prit de dire ça ! Elle ne se sentait pas du tout prête à tout ranger ! Elle se mordilla la lèvre inférieure et essaya de se rattraper.

_ Enfin ... Si c'est possible parce que je ...

_ Ce n'est pas la peine !, la coupa-t-il, heureusement, entre deux rires. Vous n'êtes pas obligée de m'aider ! C'est normal, vous m'aviez demandé une pièce, je l'ai cherché ! Ça ne va pas plus loin !

La jeune fille ouvrit grand les yeux et sourit à pleines dents. Elle se retint de le serrer à nouveau dans ses bras ! Elle remit la manivelle dans sa boite, ajouta un généreux supplément au prix demandé et courut à sa voiture ! Elle démarra en trombe, récupéra sa valise à l'hôtel, paya sa chambre et fila rejoindre son père, le vent lui fouettant le visage.

♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦

_ Nolwenn, donne-la moi s'il te plaît.

Cela faisait maintenant cinq minutes qu'elle était rentrée. L'air commençait à se rafraîchir. Il devait être cinq heures de l'après midi. Elle avait roulé pendant de longues heures mais elle était enfin arrivée.
Quand elle avait annoncé à son père qu'elle avait cette manivelle tant recherchée, il avait couru dans la cave et toute sa famille l'avait rejoint.

Ils se trouvaient maintenant tous dans l'atelier. Nolwenn sortit sa petite boite de son sac à dos et l'ouvrit. Elle en sortit la manivelle et la donna à son père. Celui-ci la prit délicatement, l'examina quelques minutes puis se dirigea vers sa machine.

La même machine qui, il y a dix, avait failli exploser. Oui, "failli", car ils s'étaient aperçus qu'en fait la machine n'avait rien eu. Elle était restée dans la pelouse, au fond du jardin. Renversée, mais sans fissures ou autres. Rien. C'était comme si, encore une fois, rien ne s'était passé. L'explosion qu'ils avaient vus n'était qu'un effet secondaire du problème qu'ils avaient rencontré lors de leur premier "voyage". Mais toujours est-il que la machine n'avait rien eu à part qu'il manquait un "outil" pour la faire fonctionner. Outil qu'était la manivelle.

Lorsque le père l'engagea dans l'emplacement prévu à cet effet, un petit clic se fit entendre et il tourna lentement la manivelle. Tout à coup celle-ci changea de matière et se mit comme à fondre, pour se souder à l'orifice. Elle ne fit plus qu'un avec. A ce moment, Nolwenn se dit qu'ils avaient vraiment eu de la chance de trouver cette manivelle, qui ne correspondait pas à leur époque.
Alors la machine s'enveloppa d'un halo de lumière. Le père ordonna de reculer, ne sachant pas trop ce qui allait se passer. La machine commença à émettre un petit sifflement, très doux. Ce son se fit de plus en plus mélodieux. Cela dura quelques minutes, puis s'arrêta aussi vite que ça avait commencé. C'était le signe que leur machine était enfin réparée. Tout fonctionnait normalement. Il ne manquait plus qu'une seule chose ...

♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥

Pendant un mois entier, ils patientèrent. Ils attendaient le jour où les montagnes volantes seraient de nouveau au dessus de leurs têtes. Le jour où le Monde de la Pensée serait de nouveau accessible ! Tout les calculs portaient à croire que cette fois serait la bonne !
Ils n'avaient plus qu'à attendre. Alors, pendant l'espace d'un mois, la vie reprenait son cours normal, sans cartes à étudier, sans manivelles à rechercher.

_ Eh Drew ! Reviens là tout de suite !

Comme tous les matins, Nolwenn et son frère se disputeraient les céréales. La jeune fille se lancerait aux trousses de son frère, encore en pyjama. Et lui rigolerait à s'en décrocher la mâchoire. Puis, elle prendrait un raccourci, l'attendrait, cachée derrière un mur et lui sauterait dessus pour rependre ce qui resterait des précieuses céréales en poussant de grand cris !

_ BANZAÏÏÏÏ !

Puis ils rigoleraient ensemble, l'un sur l'autre, à essayer de se reprendre la boite convoitée.
Pendant encore seulement un mois, ils seraient comme tous les gens normaux. Vivant leur vie comme d'habitude, sans se soucier de montagnes volantes. Puis, du jour au lendemain, ils quitteraient leur train-train habituel et partiraient vivre l'aventure ... !

♣ ♣ ♣ ♣ ♣ ♣ ♣ ♣

Un rayon de soleil chatouilla le bout du nez de Nolwenn. Elle fit un instant une grimace, puis un large sourire se dessina sur son visage. Elle ouvrit grand les yeux et fixa le plafond, tout en souriant. Elle avait la même impression que l'on a quand c'est notre anniversaire. Cette petite boule au fond de l'estomac, ces petits chatouillis au creux du ventre et ce grand sourire béa.

Elle se leva d'un coup et bondit sur le sol. Elle dévala les escaliers et se rendit dans la cuisine. Avant même d'arriver, elle sentait déjà la bonne odeur des toasts. Elle ferma les yeux et se laissa guider par les bruits familiers de vaisselle jusqu'à ses parents. Ils étaient déjà tous assis à table à déjeuner. Ils la regardèrent, tous un petit sourire en coin.

_ Alors, tu es prête ma guerrière ?, lui demanda son père.

Un immense sourire fut sa seule réponse.

En une demi-heure, ils étaient tous prêts. Habillés, coiffés, sac à dos parés, chaussures de marches ajustées ... Ils avaient envoyé à chaque membre de leur famille une longue lettre disant qu'ils partaient pendant très longtemps (peut être plus longtemps qu'ils ne le voudraient), en voyage au bout du monde et que ça serait comme s'ils n'existaient plus. Plus de domicile fixe, plus de portables, donc plus aucun moyen de les joindre. Ils avaient choisi de ne rien leur dire à propos du Monde de la Pensée car ils savaient bien que personne ne les croiraient. Bien qu'ils soient les descendants de ceux qui avaient passé leur vie à chercher ces pièces manquantes depuis la trouvaille de la machine inconnue dans un champ ! Mais au fur et à mesure des siècles écoulés, ils avait cessés de croire à des mondes flottant dans les airs. Seule la famille de Nolwenn y croyait encore. Alors ils partaient laissant derrière eux leur passé ennuyeux.

Ils étaient maintenant tout les quatre dans la cave, à régler encore quelques petites choses. Et plus le temps passait, plus ils étaient impatients de partir. De vivre l'aventure, de se rendre dans un monde nouveau, un monde qui flotte au dessus des nuages !

El l'heure arriva. Enfin. Le soleil était à son zénith et frappait fort. Comme il y a dix ans, ils transportèrent leur machine au fond du jardin et y entrèrent, impatients. Comme il y a dix ans, le père demanda si tout le monde était prêt et appuya sur Le bouton . Alors, comme il y a dix ans, plus aucun son ne se fit entendre. Comme tous aspirés par la machine. Vite, les petits ornements magiques commencèrent à apparaître. Il y en avait de toutes les couleurs, de toutes les formes. C'était tellement beau. Nolwenn fit inconsciemment le même geste que la petite enfant qu'elle était auparavant. Elle caressa du bout des doigts les figures et une vague de bonheur l'envahit. Drew, plus prudent ne s'y risqua pas.
Puis, tout à coup, la machine s'enveloppa d'un halo de lumière. Le même sifflement entendu lors de l'insertion de la mystérieuse manivelle se fit entendre. Puis toutes les parois devinrent plus blanc que neige et donc plus moyen de voir l'extérieur. Et tout à coup, l'espace d'un instant, ils entendirent un chant. Une voix féminine. Un son mélodieux et reposant. La lumière se fit plus forte, au point que tous se fermèrent les yeux. Et puis, plus rien. Ni dans la machine, ni dans le jardin, qui est maintenant bien loin. Très loin ...

♠ ♠ ♠ ♠ ♠ ♠ ♠ ♠ ♠ ♠

Lorsqu'elle reprit conscience, Nolwenn se sentait bien. Terriblement bien. Elle se trouvait sur quelque chose de moelleux et une odeur alléchante lui flattait les narines. Puis, on lui chatouilla le nez. Elle poussa d'un revers de main l'agaçante chose, toujours les yeux clos, et se remit confortablement sur son "matelas". Mais quelques secondes plus tard, voilà que ça la chatouillait à nouveau, mais cette fois au mollet. Elle se gratta la jambe puis voyant que les "démangeaisons" ne s'arrêtaient pas, elle ouvrit les yeux. ... De petites mouches habillées ... ?!

Perplexe, elle s'assit. Les petites "mouches" se révélèrent être de minuscules êtres, vêtus de tissus légers et d'où sortaient de fines et magnifiques ailes ! Leurs cheveux étaient parsemés de fleurs et de perles, leur peau brillait à la lumière du soleil !

_ Qu'est-ce-que ... ?

Tout ces petits êtres souriaient à la jeune fille tendrement. Certains vinrent se poser sur ses bras et d'autre sur sa tête. Tels des feuilles tombées de l'arbre. D'autre voletèrent autour d'elle et elle put entendre comme un léger chuchotement.
Nolwenn eut beau écarquiller maintes fois les yeux, ils restaient là, à voler autour d'elle. N'y croyant pas, elle approcha sa main d'une de ces fées et réalisa que ce n'était pas son imagination qui lui jouait des tours.



Un immense sourire se dessina sur son visage et ses yeux s'illuminèrent. Elle regarda tout autour d'elle et comprit que ce qu'elle avait pris pour un matelas n'était rien d'autre qu'une immense plaine verdoyante ! ... Verdoyante ? Était-ce bien le bon terme ? Ça l'aurait été si la végétation avait été verte et non ... orangée ! Nolwenn n'en revenait pas. Un paysage magnifique s'offrait à elle. A perte de vue, un sol moelleux dans les tons ocre ! A quelques mètres d'elle se trouvait une forêt d'arbres plus élancés les uns que les autres, de la même couleur ! Et une odeur ... La jeune fille n'aurait su l'expliquer, mais il lui sembla que c'était à la fois sucré et salé, acide et amer, sec et doux. Mais surtout irrésistiblement agréable. Si agréable qu'elle ferma les yeux pour mieux se laisser transporter. Il lui sembla que cette odeur parvenait de ces arbres, plus loin. Une légère brise souffla et fit envoler ses longs cheveux d'argents. Elle leva doucement ses bras comme pour former un "T" et se laissa transporter. Pour ne faire plus qu'un avec ce monde inconnu.

Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle réalisa. Ils avaient réussi ... Ils y étaient enfin parvenu ! Durant des années ils avaient calculé, cherché, essayé d'aller dans le légendaire Monde de la Pensée ! Et maintenant, ils y étaient ! En chair et en os ! Ce monde existait bel et bien ! Et ils foulaient son sol ! Nolwenn en avait les larmes aux yeux. Elle rit.

_ On l'a fait ... chuchota-elle, plus pour elle que les autres, toujours les larmes aux yeux et avec un sourire limpide.

« On l'a fait ... On a réussi ... ! »

_ PAPA ! ON Y EST ENFIN ! cria-t-elle en se retournant, faisant voler par la même occasion ses longs cheveux.


Elle s'attendait à voir ses parents et son frère ébahis par l'endroit où ils se trouvaient, ou alors allongés, dormant encore, mais elle ne vit rien. Seule la plaine orangée, se déhanchant au rythme du vent. Ne comprenant pas tout de suite, elle appela plusieurs fois ses parents, puis son frère et les chercha comme elle le pouvait. Puis au fur et à mesure qu'elle avançait, sa voix devenait de plus en plus étouffée. Elle sentait la panique l'envahir. "Où étaient-ils passés ?" "Que s'était-il passé ?!" "Où avaient-ils atterri ?!"
Son cœur commençait sérieusement à battre plus fort. Elle courut jusqu'à dans la forêt. Elle continuait de les appeler. Elle se heurta plusieurs fois aux branches les plus basses et manqua même de tomber à plusieurs reprises.

_ PAPA ! MAMAN ! DREW !

Elle continua à courir et à les appeler. Mais seul l'écho de sa voix lui répondait. Elle dépassa encore plusieurs arbres et il lui sembla apercevoir une petite lueur dans cette forêt aux tons sombres. Elle courut droit devant elle et déboucha sur une clairière.

Émerveillée, elle ralentit un peu le pas. Tout autour d'elle se dressaient encore les même arbres et au centre se trouvait une magnifique étendue d'herbe rougeoyante. Dans le ciel, elle aperçut non pas un mais deux soleils ! Elle avança doucement et s'aperçut que les petites fées qu'elle avait rencontrées l'avaient suivie à travers la forêt. Elles virevoltaient sans cesse autour d'elle et certaines avaient trouvé un refuge dans sa chevelure. Mais Nolwenn n'y prêta attention que quelques instants car elle pensait encore beaucoup trop à la disparition de sa famille pour s'extasier. Elle continua alors d'avancer, ne sachant plus où aller.

_ Mais où sont-ils ? Il y a eu un problème. La machine a dû nous éparpiller chacun aux quatre coins ! Ils ne sont pas loin. Ils ne doivent pas être loin ! ... Oui, eux aussi ils me cherchent. C'est obligé !

Tandis qu'elle essayait de se rassurer, la jeune fille de 17 ans commençait à fatiguer. Comme si elle manquait d'air. Elle parcourut encore plusieurs mètres mais sentit la fatigue monter en flèche. Elle s'en inquiéta rapidement. Comment pouvait-elle être déjà essoufflée alors qu'elle est une grande sportive ? Elle entendit pourtant comme un léger bourdonnement. Mais elle se douta bien que ce n'était pas le bruit des ailes frêles des minuscules fées. Elle s'adossa alors à un arbre pour reprendre ses forces.

_ Je ... Je n'en peux plus ... souffla-t-elle épuisée. Pourquoi il n'y a pas ... Pouh ! de moyens de transport ici !

Elle se reposa encore quelques secondes, puis continua sa route. Elle parcourut quelques mètres et au bout d'un moment, il lui sembla apercevoir quelque chose briller au loin. Elle fronça les sourcils pour tenter de mieux voir mais en vain. Elle accéléra alors le pas, et plus elle se rapprochait, plus la chose prenait forme. Un édifice. Peu après, elle s'aperçut que c'était un funiculaire ! Un bâtiment sphérique, sans porte et dont le toit ressemblait plus à une coupelle. Toutes les parois étaient vitrées et quelques ornements siégeaient en bas de chaque mur. Puis un peu plus loin derrière se trouvait une grande machine, avec beaucoup d'engrenages cuivrés et de longs câbles. Elle leva un peu la tête et s'aperçut avec émerveillement que plusieurs petits funiculaires montaient et descendaient. Elle découvrit ensuite que les longs câbles qui transportaient les "cages vitrées", montaient haut dans le ciel, jusqu'à traverser les nuages !

Elle s'avança, trop heureuse d'avoir finalement trouvé son moyen de transport. Mais à peine eut-elle fait quelques pas, qu'elle sentit la fatigue l'envahir de nouveau mais comme doublée ! Elle s'écroula à terre, sans plus aucune force. Ses paupières étaient lourdes. Elle avait beau résister, elle se sentait aspirée par le sommeil. La dernière chose qu'elle vit fut le sourire d'une des fées toujours collée à elle, et une main d'or ...

[Spirit Power ...] Prologue

Voici mon Prologue d'une de mes Fictions : Spirit Power World !
Les personnages principaux son tirés du jeu "Amour Sucré", sauf mon héroïne, Nolwenn, sortie tout droit de mon imagination ! ;)

Bonne lecture !

Prologue

Une petite fille court. Ses cheveux flottent au grès du vent. Elle traverse le petit jardin fleuri qui, pour elle, est la plus grande et inquiétante des jungles. S'identifiant à Nolwenn, son héroïne préférée, elle pousse de grands cris et s'élance de lianes en lianes (faites par son père), combat maintes et maintes créatures, se ruant avec courage sur ses ennemis les plus féroces, son épée en mousse dans une main et un sac dans l'autre.
Après avoir traversé un gigantesque précipice, une nuée de sauterelles mangeuses d'hommes et un lac où se trouvent de tyranniques crocodiles, la petite fille arrive enfin à son refuge, refuge à elle seule, enfin à elle et son père, bien entendu. Essoufflée, elle vérifie bien qu'aucun de ses ennemis ne l'ai suivi et murmure des paroles magiques. Regardant une dernière fois derrière elle, elle pousse lentement la porte et entre. Elle dévale les escaliers la menant à la cave et se dirige vers la silhouette bien aimée, qui lui redonne le sourire et lui procure le repos après chacune de ses palpitantes aventures.

_ Ah ! Ma guerrière adorée ! Avez-vous rempli votre mission ?

_ Oui Papa ! J'ai tout ramené comme tu me l'avais demandé, regarde ! répondit la petite en soulevant son si précieux sac.

Enthousiaste, elle renversa tout son contenu sur le plancher poussiéreux. Kit-Kat, Lions, Mars, Snikers, cookies, brioches, petits sablés, bonbons acidulés, gâteaux et autres douceurs hyper-caloriques ... Les yeux du père s'arrondirent au point de devenir soucoupe. Puis, ils laissèrent place à des yeux rieurs, et un large sourire s'afficha sur son visage.

_Ma chérie ! Je t'avais dit de nous ramener quelques provisions, pas de cambrioler la confiserie du village ! lança t-il entre deux rires, tout en caressant affectueusement la tête de sa fille.

La gamine chercha en vain ce que voulait dire son père, puis après quelques secondes à froncer les sourcils, elle se mit sur la pointe des pieds et chuchota à son oreille :

_Mais non Papa, c'est encore mieux que ça ! Ne le dis surtout pas à Maman mais ... ( elle marqua une pause ) ... j'ai sorti tout ça de ma cachette suprême. Depuis un bon moment je chipe derrière le dos de Maman tout ce chocolat. Et le reste, c'est Drew qui me le rapporte de ses goûters à l'école ! chuchota-elle, comme si ce qu'elle venait de dire était classé top secret.

Son père, suite à cette révélation, haussa un sourcil et un sourire en coin apparut. Cette petite l'étonnera toujours ! Tout le temps à courir partout, rêver d'être son héroïne préférée - dont elle porte même le nom! - et surtout, surtout !, être aux côtés de son père ! Celui-ci travaille depuis bien longtemps, depuis des années, sur un projet qui lui tient vraiment à cœur. ... Des cartes, des machines, des passages, un nouveau monde, des villes qui dépassent l'entendement ...

La petite, après avoir déposé son festin sur la table en pierre, s'assoie sur son siège de copilote, et ouvre avec précaution son Lion. Elle plante avidement ses dents blanches dans la croustillante barre chocolatée, et savoure le bon caramel dégoulinant sur ses doigts potelés, tout en attendant son père. Celui-ci ne tarde pas à la rejoindre, se pose à son tour sur son siège de commandant de bord et profite de cet instant magique pour admirer sa petite fille. Sa peau bronzée, son visage fin où ses joues pleines bougent sans cesse, ses petites mèches de cheveux qui le mettent en valeur. Oui, ces cheveux déjà très blancs malgré son jeune âge. Au début, ses parents avaient pensé qu'elle était albinos mais ses yeux vairons, bleu turquoise d'un côté et violet de l'autre, les en avaient dissuadés. Et voyant que d'années en années, sa chevelure s'éclaircissait, ils avaient aussi supposé qu'elle serait plus faible que la moyenne, plus fragile. Mais une fois encore ils s'étaient trompés, la petite avait vite montré de quoi elle était capable, qu'elle était faite pour une vie pleine d'aventures et non une vie à étudier dans une petite ville de banlieue. C'était la guerrière de la famille. Et ses genoux, ses bras, ses mollets et ses cuisses le prouvaient.
Elle adorait aussi que sa mère lui raconte le soir les aventures de Nolwenn, une jeune fille sauvage et insaisissable, d'une beauté sans pareil et d'une grande aptitude au combat. Ce petit bout de femme, sorti tout droit de l'imagination de sa mère, avait envoûte la gamine, au point qu'elle ne jurait que par elle.
Et plus que tout, elle adorait passer ses journées, soit à se battre dans le jungle de son imagination, soit avec son père à chercher les passages qui pourraient les conduire à un monde inconnu.

Après quelques minutes à détailler sa fille, le père se redressa plein de fierté, et tapota sa carte du doigt.


_Sais-tu ce que c'est Nolwenn ?

_Oh oui ! Il s'agit là d'un véritable trésor. Cette carte représente des années et des années de recherches. C'est le fruit de maintes nuits blanches à se terrer ici dans cet atelier, à se creuser les méninges, et à chercher dans de nombreux ouvrages un quelconque indice, qu'il soit infime ou la clef de tous ces mystères ! Mais c'est aussi, et surtout, le moyen de trouver un passage pour l'autre monde ... Un monde merveilleux qui flotte au dessus de nous, où tout n'est que joie et désir assouvis ! Un monde où là-bas, le simple fait d'imaginer vous fait passer de la fiction au concret ! Le Monde de la Pensée ! Cette carte c'est tout ça ! dit-elle d'une seule traite, en mimant son père d'une voix grave et forte.

Nolwenn était fière de répéter à chaque fois ce passage dès que son père lui demandait ce que représentait la carte. Elle le savait par cœur, ce qui est normal à force de l'entendre chaque jour.
Son père, leva les yeux au ciel et sourit.

_Tout à fait ! Et vois-tu, ma petite guerrière, je crois bien qu'aujourd'hui, j'ai trouvé ce fameux passage ... !

A ces mots, ses yeux pétillaient. Il était serein et on voyait bien que son esprit était ailleurs. Peut-être même, ironie du sort, qu'il flottait justement dans ce pays dont il parlait tout le temps, qui sait ? Mais ce n'était rien à côté de l'état de sa fille. Elle avait instantanément cessé de manger. Son si précieux 'Lion' était même tombé à terre. Des étoiles dansaient dans ses grands yeux, la chaleur lui montait à la tête, elle tripotait nerveusement son pantalon et tout ses muscles s'étaient contractés.

_C'est ... c'est vrai ?! balbutia-t-elle.

_D'après mes calculs, dans 17 minutes exactement, ce monde volant sera au dessus de nos têtes, ce qui n'arrive que tous les dix ans ! Il suffira juste d'enclencher notre machine et nous pourrions très bien nous retrouver sur une des ces légendaires montagnes volantes !

La petite n'en revenait pas. "Il ... Il a dit quoi là ?" pensa-t-elle. Puis, ne pouvant plus rester immobile, elle sauta de son siège et se mit à courir partout, en criant, faisant des gestes incompréhensibles, dansant.

_On va tous aller au pays merveilleux ! On va tous y aller !!! ...

Son père rigola. Il l'attrapa par dessous les aisselles et la fit virevolter au-dessus de lui. Il tourna sur lui même, tout en criant sa joie avec sa fille. Il ne s'arrêtèrent qu'épuisés, et encore tout étourdis, ils se ruèrent dans le jardin, où la mère était occupée à étendre le linge. Ils lui annoncèrent la nouvelle dans un chahut indescriptible ! Puis, alarmé par tous ces cris, vint Drew, âgé de 2 ans de plus que la petite Nolwenn.

_ Pourquoi vous criez tous comme ça ?

_ C'est Papa ! Il a trouvé un passage ! explosa la petite de 8 ans. Il en a trouvé un je te dis !

Ne le laissant pas réagir, tous les trois se précipitèrent sur la fameuse machine qui permettrait de se rendre au dessus des nuages, dans la ville volante !

Dessous un grand drap poussiéreux, se trouvait cette merveille. D'un geste ample et souple, le père fit glisser l'immense tissu. Un bulbe. Un immense bulbe de cinq mètres cubes. Tout n'était que verre, enfin, c'est ce qu'on croyait au premier coup d'œil, car en réalité ce verre était plus dur que le diamant et à la fois plus limpide que le cristal. Il était cerclé de fines lames d'or et en son centre, trônaient quatre sièges de couleur bleue.

_ Allez ! Aidez-moi à le transporter dans le jardin ! ordonna le père.

Après de considérables efforts, il fut placé au milieu de la belle pelouse fraîchement tondue. Le père anxieux jetait sans cesse des regards à sa montre, faisait des va-et-vient de la cave au jardin, transportant tous objets utiles pour le "voyage". Tandis que les enfants regardaient la bouche ouverte, l'immense engin, la mère, seule, semblait garder la tête froide.

_ Mais chéri ... ? Nous ne sommes pas prêt ? Vêtements, provisions, ... Rien n'est préparé ! Et puis, l'on ne sait même pas de quoi nous pourrions avoir besoin là-bas !

_ Voyons ma chérie ! Ce n'est pas grave ! Pense à ce qui nous attend là-haut ! Préfères-tu te préparer et attendre encore dix ans ou alors tenter ta chance, quitte à tout laisser ?

_ Certes ...

_De toute façon, il est trop tard pour reculer, la coupa-t-il. Il nous reste à peine trois minutes ! Allez, embarquons !

Les enfants ne se firent pas prier. La mère toutefois un peu angoissée, entra à son tour dans l'engin, tout en regardant avec tristesse leur maison. Mais repensant aux paroles de son mari, elle se ressaisit et un sourire se dessina sur son visage dans lequel on retrouvait facilement la beauté de Nolwenn.

_ Vous êtes prêts ? demanda le père, le doigt sur un des deux seuls boutons de la machine.

Tous répondirent "oui" de la tête et le père de famille appuya alors sur le bouton.

L'engin aspira brusquement tous les sons. Ils étaient comme dans une pièce insonorisée, ils n'entendaient plus rien, ni le vent, ni les rires des enfants du voisinage qui jouaient au coin de la rue. Rien. Mais il y eut aussi un effet secondaire. Eux n'ont plus ne pouvaient émettre le moindre son. C'était comme s'ils étaient lâchés dans l'espace. Tous s'émerveillèrent.
Et alors, les parois jusqu’alors transparentes, se teintèrent de couleurs pâles. C'en était merveilleux. Des tourbillons sur les vitres, des tornades de roses, bleu et violet ! La petite Nolwenn ne put s'empêcher de toucher ce tableau féerique.

Puis, brusquement les couleurs s'assombrirent, devenant un mélange de rouge, brun et noir. Les tourbillons s'activèrent, tournant de plus en plus vite. Le père fronça les sourcils, chercha en vain des explications dans ses archives et commença à paniquer. De petites secousses se firent sentir et alors n'ayant plus aucun doute, il cria à sa famille de courir ! Mais aucun son ne sortit de sa bouche. Alors il appuya sur le second bouton. Les parois se mirent comme à fondre de l'intérieur et commencèrent à tomber. Il poussa vivement sa femme, puis ses enfants hors de la machine et récupéra toutes ses affaires.

_ Saute Papa, saute ! Tout va exploser ! essaya de crier, main en vain, le petit Drew tombé sur le gazon.

Le père regarda encore tous ses papiers, en sauva encore quelques uns, et voyant les couleurs tournoyer au dessus de lui, semblant prêtes à l'engloutir, il sauta hors de l'engin. Un quart de seconde plus tard, jaillit un éclair éblouissant. Tous se cachèrent les yeux, incapables de supporter cette lumière trop forte. Sauf Nolwenn. Elle seule pouvait les garder ouverts. Elle assista à un véritable feu d'artifice d'étoiles, de couleurs et de paillettes. Mais peut-être que ce n'était que le fruit de sa débordante imagination
Puis, avec un dernier jet de lumière, tous les sons revinrent. Les oiseaux se remirent à chanter, les voisins continuaient de se prélasser sur leur terrasse. Comme si de rien n'était. Comme s'il ne s'était rien passé.

Alors le père, accroupi et encore ébloui, poussa un long et pesant soupir. Il posa ses mains à même le sol, bascula la tête en avant et ferma les yeux. Son rêve était partit en fumée. Toutes ces années de travail pour rien ! Sa femme et son fils se précipitèrent sur lui, essayant du mieux qu'ils pouvaient, de le réconforter. Alors la petite Nolwenn se leva, sans bruit. Elle marcha lentement vers son père, les yeux rivés sur lui et arrivée à sa hauteur, elle se laissa tomber sur ses genoux et le prit par le cou. De petites larmes perlèrent le long de ses joues.



Elle colla son petit nez au sien et lui chuchota à l'oreille :

_ Ne t'inquiète pas Papounet ... On arrivera enfin à y aller dans notre monde merveilleux ! Je t'aiderai ! Ne t'inquiète pas, j'attendrai avec toi dix ans s'il le faut ... !